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  • : Le blog de jeanpierrevaissaire
  • : écriture - méditation - humanité - Loire - aventure - chauffage solaire - recherche intérieure -
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  • jeanpierrevaissaire
  • Cambrioleur à 12ans, maçon à 17, marchand de crêpes, éleveur de volailles, méditant dans les Alpes, Artisan-menuisier, Rebirth-thérapeute, sa vie libre est une succession de fugues. Il échappe ainsi à l'armée, au mariage, à la télévision
  • Cambrioleur à 12ans, maçon à 17, marchand de crêpes, éleveur de volailles, méditant dans les Alpes, Artisan-menuisier, Rebirth-thérapeute, sa vie libre est une succession de fugues. Il échappe ainsi à l'armée, au mariage, à la télévision

Traduction en anglais http://fp.reverso.net/jeanpierrevaissaire-over-blog/5174/en/index.html

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 10:38

 

 

   Il y a longtemps.

   Je vivais nu alors.

   Peut-être ceint de peaux de bêtes, peut-être non, au hasard des chasses, des errances.

   Le monde était simple, chaque jour était neuf et compter jusqu'à trois me suffisait.

   Les racines de ma mémoire s'essayaient juste à leurs premières ramifications, prudentes car la mémoire pour étendre ses registres s'appuie sur les précédents. Pas de précédents, pas d'essor possible. Ils sont longs les premiers matins de l'humanité.

   Toi aussi tu étais là.

   Je ne sais si je t'avais reconnue, ou pas encore.

   J’étais maladroit.

   Les gestes n’étaient pas inventés. Quand j'étais malheureux, quand j'avais faim, quand j'avais froid, je ne savais que t'attirer à moi, brutalement peut-être, enfouir mes narines, ma bouche, mes sens dans les poils de ta poitrine ou de ton ventre, c'était chaud et rassurant. Déjà tu te laissais faire. Déjà tu te refusais en me griffant violemment au visage. Déjà c'est toi qui cherchais le rapprochement, moi qui te repoussais.

   Déjà homme et femme, même si non encore sapiens, nous avions en charge chacun notre moitié du monde et la défendions des assauts de l'autre.

   Déjà, l'un face à l'autre nous étions désemparés, en total désarroi.

   Mais plus encore, ô combien! de nous séparer ou d'y songer seulement.

 

 

 

 

   Que reste-t-il de ce temps?

   Peu, si l'on se fie aux apparences et aux modes de vie.

   Tout assurément, si l'on ne s'attache qu'à l'invisible et au primordial.

   Mais là, rien qui puisse se dire, s'écrire, s'expliquer.

   Les cultures se sont multipliées. Pour fascinantes qu'elles puissent paraître, je ne sors pas plus avancé du labyrinthe qu'elles dessinent. Le délire technologique de ces deux cents dernières années n'est qu'un dédale de plus.

   Face au primordial je suis plus nu que jamais.

   Voilà ce qui nous reste: la nudité.

   La vérité simple qui s'échange de deux regards s'ils parviennent à s'oublier eux-mêmes. L'infinie complicité avec tout ce qui est en vie sur cette terre, une manière de bénédiction que nous aurions reçue à notre naissance et qu'à notre tour nous pouvons poser sur tout ce qui nous entoure. Je suis en dette envers tout le créé et tout le créé me doit une partie de son existence.

   Cela je le savais déjà il y a trois millions d'années en descendant de mon arbre, même avec un cerveau trois fois plus petit que celui qui fait ma fierté aujourd'hui.

   Je le savais déjà quelques millions d'années auparavant, en sortant de la mer, avec encore moins de cerveau, et même il y a trois milliards d'années lorsqu'apparurent les premiers lichens sans cerveau du tout. (A quoi sert-il dans le fond?)

   A rien, dans le fond. Il ne sert qu'en surface. Il cherche des solutions aux problèmes qu'il a lui-même engendrés. N'empêche, je ne saurais plus m'en passer.

   La femme que j'aime, je l'aimais déjà avant sa naissance, avant la mienne, avant la découverte du silex et loin avant le big bang, ma pulsion d'alors était la même que celle d'aujourd'hui, toute culture en moins, quel bonheur, avec comme seul impératif la reproduction de la vie.

 

 

jean-pierre vaissaire, "La violoniste"

 

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 10:17

Je n'ai jamais autant ressenti, dans cette barbarie audible du monde, la nécessité de veiller, de me sentir responsable de tout ce qui est humain, de la tranquille assurance des herbes. C'est envers et contre tout, malgré le désastre organisé du "vieux monde" que se poursuit le chant des herbes et des terres meubles, des arbres et des saisons. La culture urbaine a voulu tout effacer, ne laisser aucune trace de l'activité sourde et tenace des germinations. Elle persiste pourtant, dans le mouvement régulier des mois et des semaines qui s'égrènent, dans le retour des brumes d'automne, dans le surgissement des premières gelées, dans l'affalement blanc de la neige, dans la virulence des bourgeons. C'est dans cette confiance que l'on se refait, dans cette fidélité.
 

Alain Vircondelet - Éloge des herbes quotidiennes - Editions du Rocher

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 09:57

Le vrai miracle n'est pas de marcher sur les eaux ou de voler dans le ciel,

il est de marcher sur la Terre.

Houei Neng

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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 15:22

view-source:http://www.lacauselitteraire.fr/la-femme-en-vol-ile-eniger

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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 10:50

L'amour mène à l'amour.

L'amour de l'un mène à l'amour du multiple.

Aimer une personne, une seule, peut paraître un temps s'enfermer dans une bulle égoïste ou privilégiée.  C'est une porte qui s'ouvre sur de vastes prairies sans horizons.

Ceux qui s'y sont risqués vrai, qui ont vécu ce pari jour après jour, en sont tous sortis transfigurés.

C'est que rien ne ressemble, pour un coeur vivant, vibrant, fervent, éveillé, ouvert, flamboyant, rien en vérité ne ressemble à ce qu'il parait être.

Quiconque a osé plongé le coeur nu dans le regard de sa bien-aimée sait qu'il n'est dans cette vie d'autre défi qu' aimer tout ce qui est.

J'ai mis ma vie à me reconnaître en chacun des visages que je croise. Dans cette perception-là, aimer est au-delà de l'égoïsme ou de l'altruisme. Aimer c'est respirer le monde à chaque inspir, tout ce qu'il contient, tous les êtres vivants.

Longtemps j'ai cru que j'étais un homme. La vérité c'est que j'étais tout au plus un singe à la recherche de sa propre aurore: quelques rayons de lumière qui donneraient un sens à ses jours.

Les masques sont tombés l'un après l'autre, et avec eux les certitudes qui faisaient de ma vie une marche maîtrisée. De roc il n'est plus, tout est devenu sable et vent.

Fluide.

Tout ce à quoi je m'accrochais s'est effrité comme argile sèche. Il n'est aujourd'hui de sécurité que dans l'incertitude confiante. Il nous faut soigner ce qui prend soin de nous, la douceur de vivre.

 

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3 novembre 2016 4 03 /11 /novembre /2016 17:00

« Chaconne » de Jean Pierre Vaissaire Ed Parole

 

(........)

L’histoire que nous raconte J.P VAISSAIRE m’a beaucoup fait penser au conte « Les souliers rouges » dans lequel une jeune fille dès lors qu’elle met des souliers rouges ne pourra plus s’arrêter de danser.

 

Mais ce qui m’a le plus frappée dans ce roman, c’est la beauté de l’écriture. Je suis restée subjuguée par le texte, par l’expression profonde du ressenti féminin alors que l’auteur est un homme :

 » Ce qui ne croît pas meurt, il n’est d’autre loi. En plein hiver, elle est un printemps sans début ni fin. Aux deux globes qui s’arrondissent sur sa poitrine et lui donnent son vrai visage de femme, elle offre sa danse la plus libre, la plus inconnue. Elle rejoint la clairière au soir, chante et danse ce qui l’a marquée plus qu’au fer rouge du chant de Zoltan disparu.Elle souffre de l’absence, elle met en formes sans cesse renouvelées ce qui lui en reste, cette sève qui monte en elle la fait souffrir et exulter d’un même mouvement. Bientôt ils pèsent, ils tressautent à chaque volte-face, à chaque tourbillon, à chaque coup de reins. La sève s’est faite chair, elle a donné forme et force, masse et consistance, matière et présence. Cela semble exagérément fragile. C’est éternel. »

On suit Chaconne jusqu’au bout de son chemin, on assiste à son dernier souffle…. et là on referme le livre en se disant qu’il y avait longtemps qu’on avait pas lu un texte aussi beau.

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8 août 2016 1 08 /08 /août /2016 07:51

"Lettre à un ami" Les sept nuits de la Reine Christiane Singer

Quand je demande à ceux que je rencontre de me parler d'eux- mêmes, je suis souvent attristée par la pauvreté de ma moisson.
On me répond: je suis médecin, je suis comptable...j'ajoute doucement: vous me comprenez mal. Je ne veux pas savoir quel rôle vous est confié cette saison au théâtre mais qui vous êtes, ce qui vous habite, vous réjouit, vous saisit ? Beaucoup persistent à ne pas me comprendre, habitués qu'ils sont à ne pas attribuer d'importance à la vie qui bouge doucement en eux. On me dit: je suis médecin ou comptable mais rarement: ce matin, quand j'allais pour écarter le rideau, je n'ai plus reconnu ma main...ou encore: je suis redescendu tout à l'heure reprendre dans la poubelle les vieilles pantoufles que j'y avais jetées la veille; je crois que je les aime encore...ou je ne sais quoi de saugrenu, d'insensé, de vrai, de chaud comme un pain chaud que les enfants rapportent en courant du boulanger. Qui sait encore que la vie est une petite musique presque imperceptible qui va casser, se lasser, cesser si on ne se penche pas vers elle ?
Les choses que nos contemporains semblent juger importantes déterminent l'exact périmètre de l'insignifiance: les actualités, les prix, les cours de la Bourse, les modes, le bruit de la fureur, les vanités individuelles. Je ne veux savoir des êtres que je rencontre ni l'âge, ni le métier, ni la situation familiale; j'ose prétendre que tout cela m'est clair à la seule manière dont ils ont ôté leur manteau. Ce que je veux savoir, c'est de quelle façon ils ont survécu au désespoir d'être séparé de l'Un par leur naissance, de quelle façon ils comblent le vide entre les grands rendez- vous de l'enfance, de la vieillesse et de la mort, et comment ils supportent de n'être pas tout sur cette terre. Je ne veux pas les entendre parler de cette part convenue de la réalité, toujours la même, le petit monde interlope et maffieux: ce qu'une époque fait miroiter du ciel dans la flaque graisseuse de ses conventions ! Je veux savoir ce qu'ils perçoivent de l'immensité qui bruit autour d'eux. Et j'ai souvent peur du refus féroce qui règne aujourd'hui, à sortir du périmètre assigné, à honorer l'immensité du monde créé.. Mais ce dont j'ai plus peur encore, c'est de ne pas assez aimer, de ne pas assez contaminer de ma passion de vivre ceux que je rencontre.

Christiane Singer.

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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 08:37

Un jeune moine zen vient d'entrer au monastère,
il est guidé vers la pièce où se trouve le Roshi
(maître zen) qui l'attend calme et posé, assis
sur son « trône ».

Le jeune moine se prosterne en signe de respect
et, de manière inattendue, le Roshi se lève et
invite le jeune moine à s'asseoir à sa place.

Très gêné, le novice ne sait quoi dire et
balbutie : « mais comment puis-je me mettre à
votre place, je ne la mérite pas encore ? »

D'un simple regard, le maître lui fait comprendre
de s'asseoir enfin puis, sans mot dire, se retire
dans l'arrière-salle.

Quelques secondes après il revient avec une
bassine remplie d'eau tiède et une éponge et
s'agenouille au pied du disciple pour lui laver
les pieds.

Le malaise du jeune est à son comble et
s'esclaffe : « pardonnez-moi, mais je ne peux
accepter pareille situation, c'est gênant ... »

À peine a-t-il terminé sa phrase que le Roshi lève
les yeux et lui dit :"quel orgueil"

« Ce qui est en haut est comme ce qui est en
bas », dit le zen.

Vous n'avez pas moins de valeur lorsque vous êtes
en bas et vous n'en avez pas plus parce que vous
êtes en haut.

C'est le regard que vous posez sur vous qui
détermine votre valeur et non la place que vous
occupez.

Une personne qui a suffisamment confiance en elle,
et donc qui a une claire conscience de sa vraie
nature, ne se sentira jamais moindre dans une
situation en apparence « basse ».

Le zen dit aussi : « servir et être servi sont les
deux plis d'un même vêtement »


Vous avez de la valeur indépendamment des
circonstances dans lesquelles vous-vous trouvez.

« Ne juge point et tu ne seras point jugé »
disait Christ.

Cela s'entend avant tout pour vous-même, ne vous
jugez pas, apprenez simplement de vos erreurs
et la paix vous sera acquise.

Passez une excellente journée

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28 avril 2016 4 28 /04 /avril /2016 10:49

http://www.frequencemistral.com/Violon-et-voix-en-osmose-au-monastere-de-Segries_a2946.html

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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 09:58

view-source:http://virginierobilliard.com/


Virginie est en concert le 15 avril à Moustiers Ste Marie, elle accompagne ma lecture de mon livre Chaconne. Un vrai bonheur! Elle interprétera la chaconne de Bach, et autres œuvres.

Vous êtes tous invités!

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